
1. L’Évangile et l’amour
L’Évangile est l’histoire de l’amour du Christ. C’est la « Bonne Nouvelle » que l’Église proclame, et aussi le message du salut de Dieu, transmis à travers la vie et l’enseignement de Jésus-Christ. Pourquoi cet Évangile est-il inséparable de l’« amour » ? Pourquoi montre-t-il l’accomplissement ultime d’un amour sacrificiel ? Nous pouvons le vérifier en de nombreux passages bibliques. Des spécialistes de la Bible affirment que le chapitre 15 de l’Évangile selon Luc est « le chapitre qui décrit le mieux l’Évangile », car il en contient le cœur : le salut et l’amour. Dans le même temps, l’essence de l’Évangile est la transformation de la vie, une transformation qui mène l’homme à redevenir pleinement humain, en recouvrant « l’image de Dieu » qui est en lui. Or, pour que l’Évangile, loin de n’être qu’une émotion passagère ou une simple excitation, se concrétise en un « amour » vécu au quotidien, il est indispensable qu’il ait pour source Dieu lui-même, et que son expression pratique prenne la forme d’un « sacrifice ».
Beaucoup considèrent l’Évangile comme un ensemble de doctrines ou un système de croyances que l’Église doit transmettre. Pourtant, l’Évangile que Jésus a vécu et manifesté est littéralement « l’amour qui donne tout de soi pour une seule vie ». Le chapitre 13 de la première lettre aux Corinthiens (1 Co 13) est un passage représentatif qui analyse la nature de cet amour. Dans ce « Cantique de l’amour », l’apôtre Paul, avec le langage propre aux citadins, détaille logiquement les attributs de l’amour. Le célèbre passage : « L’amour est patient, il est plein de bonté. L’amour n’est point envieux… » (1 Co 13.4, suiv.) est un langage universel, facile à comprendre n’importe où. Cependant, il est crucial de réaliser que ce n’est pas juste un enseignement moral ou une forme de politesse, mais l’« amour sacrificiel que le Christ a manifesté sur la croix ».
Vers la fin de 1 Co 13, Paul déclare : « Je connaîtrai comme j’ai été connu » (v.12). Il associe l’amour au fait de « connaître ». En hébreu, « connaître » ne se limite pas à acquérir une information, mais implique une relation personnelle et une intimité profonde. Ainsi, l’amour inclut un aspect relationnel consistant à se comprendre et à s’accepter mutuellement. L’expression « Je connaîtrai comme j’ai été connu » peut donc se lire comme : « De même que le Seigneur m’a aimé, moi aussi je connaîtrai le Seigneur d’un amour parfait. » L’essence de l’amour s’enracine ainsi dans une communion intime avec Dieu.
Dans 1 Jn 4.19, nous lisons : « Pour nous, nous l’aimons parce qu’il nous a aimés le premier. » L’Évangile est une proclamation selon laquelle Dieu nous a aimés le premier. Si nous disons que nous « apprenons » l’amour, c’est parce que nous sommes d’abord aimés de Dieu et que, dans ce processus de découverte de Son amour, nous devenons à notre tour capables d’aimer notre prochain. Ainsi, l’Évangile procède entièrement de l’amour et du sacrifice de Dieu, visant tout un chacun, y compris les publicains et les prostituées. Jésus s’est abaissé jusqu’à la mort, révélant de la manière la plus éclatante l’amour de Dieu dans son humiliation et son sacrifice.
Dans Romains 10, il est écrit : « Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut. » (v.10) La foi naît lorsque le cœur est ouvert, et de ce cœur jaillit spontanément une confession. Les circonstances qui ouvrent le cœur peuvent varier : certains sont d’abord éclairés intellectuellement avant que leur cœur ne s’ouvre, d’autres voient leur cœur s’ouvrir avant de parvenir à une compréhension intellectuelle. L’essentiel est que le cœur et l’intelligence œuvrent ensemble, car alors seulement la foi et la mise en pratique de l’amour sont pleines et entières. Les Grecs mettaient l’accent sur la « raison » humaine, et il est effectivement important de réfléchir : qu’est-ce que l’amour ? Pourquoi le Seigneur nous a-t-Il sauvés ? Pourquoi devons-nous croire en Lui ? Sans une telle compréhension, notre foi risque de devenir un simple rituel ou une habitude dépourvue de sens profond.
Qu’est donc l’amour, concrètement ? Dans la Bible, l’amour se définit de manière constante comme un « sacrifice ». Un exemple illustre souvent cité : lors de l’éruption volcanique à Pompéi (Pompeii), on a retrouvé les traces d’une mère morte en protégeant son enfant. Pour sauver l’enfant de l’explosion, la mère l’a préservé en se faisant bouclier de son propre corps, les deux silhouettes pétrifiées en un vestige. Cet événement montre avec force à quel point l’amour qui protège la vie peut être puissant. Par nature, tout être vivant a tendance à se protéger soi-même. Les plantes se disputent lumière et nutriments, généralement sans se faire de cadeaux. L’amour, cependant, va à l’encontre de cet instinct de préservation : il « se sacrifie » pour ouvrir la voie et protéger l’autre.
Nous confessons que la vie de Jésus-Christ, en particulier sa mort sur la croix, représente le sommet de l’« amour sacrificiel ». Sur la croix, Jésus, qui est sans péché et parfaitement pur, a donné sa vie pour le salut des pécheurs, un acte d’amour d’une intensité inégalée. Le pasteur David Jang souligne souvent dans ses sermons et conférences que l’essence même de l’Évangile réside dans ce sacrifice. La mort de Jésus n’est pas un simple symbole religieux ou une pratique rituelle, mais l’expression concrète par laquelle Il nous déclare : « C’est ainsi que je vous aime. » Parmi les multiples formes d’amour existantes, l’« amour qui s’offre totalement sans rien retenir » est le plus ultime, et c’est l’essence même du message véhiculé par l’Évangile chrétien.
Lorsque nous prenons conscience de la valeur de cet amour, nous comprenons aussi que le sacrifice n’est pas vain. En examinant l’idéogramme chinois pour « sacrifice » (犧牲), on remarque qu’il inclut le caractère du bœuf (牛). Le bœuf passe sa vie à labourer les champs pour son maître, puis, à la fin, il donne sa viande, sa peau, ses os, et même sa queue, tout lui est pris pour les besoins de l’homme. À l’image de ce bœuf qui sert toute sa vie, Jésus a offert sa vie entière pour nous, démontrant la grandeur de cet amour. Il ne s’agissait pas d’un spectacle grandiose ou fastueux, mais d’un service humble et discret, comme laver les pieds de Ses disciples, qui révèle Son attitude de serviteur.
Dans Jean 13, Jésus lave les pieds de Ses disciples, un épisode symbolique qui marque le début de sa marche vers la croix. Il est dit qu’Il « avait aimé les siens qui étaient dans le monde, et Il les aima jusqu’au bout. » (Jn 13.1) Le terme « jusqu’au bout » porte la patience infinie de Dieu, persistant à aimer malgré le rejet, la trahison ou l’ingratitude humaine. Cet amour de la croix ne vise pas seulement un enseignement moral ou une consolation, mais constitue un événement qui opère un salut et une restauration véritables. Alors que l’humanité était engagée sur la voie de la mort en raison du péché, le Christ nous a communiqué la vie en livrant la sienne. Quand nous proclamons « aimer Jésus », cette confession repose sur le fait historique que « le Seigneur nous a d’abord aimés ».
Pourquoi cette histoire d’amour si grande et sacrificielle est-elle appelée « Évangile » ? L’Évangile n’annonce pas seulement l’existence de Dieu, mais proclame que « Dieu nous a aimés de cette manière » ; grâce à cet amour, l’homme est arraché au péché et reçoit la vie véritable. Dans Romains 5, Paul écrit : « Alors que nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous ; c’est ainsi que Dieu prouve Son amour envers nous. » (Rm 5.8) Le salut n’est pas le fruit de nos efforts, mais le don de la grâce de Dieu, et cette grâce s’exprime dans l’initiative divine d’aimer en premier. Nous découvrons cet amour, y répondons par la gratitude, et vivons une existence consacrée, rendant l’Évangile vivant dans nos actes.
La Bible décrit un amour qui ne se limite pas à proclamer « je t’aime », mais qui prend forme concrètement par le « service » et le « sacrifice ». Quand Jésus mangeait à la même table que les publicains et les pécheurs, les pharisiens et les scribes le critiquaient, mais Il n’y prêtait pas attention. Il allait à leur rencontre, séjournait avec eux, dénonçait leurs péchés, tout en leur offrant Son pardon et Sa restauration. C’est ainsi que se manifeste l’amour véritable : un amour qui va au-devant, qui « met les pieds dehors » pour rencontrer les gens là où ils sont.
Si nous connaissons réellement Jésus-Christ, nous aussi devrions être capables de servir et d’accueillir les autres avec cet amour. À l’exemple du Christ, quand nous nous occupons des pécheurs, des publicains et de toutes les personnes marginalisées et souffrantes, nous rendons l’amour du Christ concret. Comme l’enseigne le pasteur David Jang à maintes reprises, pour que l’Église soit « la lumière du monde et le sel de la terre », elle doit s’appuyer sur l’amour sacrificiel de Jésus et se diriger activement vers ceux qui ont besoin d’aide dans leur vie concrète. Quand nous cessons de nous cantonner aux mots pour passer à l’action, c’est là que les gens peuvent vraiment percevoir et comprendre la profondeur de l’Évangile.
Rappelons que, dans le fond, nous avons tous le « cœur du berger ». Dieu nous a créés à Son image, et nous ressentons naturellement de la compassion pour la souffrance d’autrui, avec le désir de secourir la vie fragile. Pourtant, selon la logique du monde, on accorde souvent plus d’importance à la majorité, aux « quatre-vingt-dix-neuf », plutôt qu’à l’unique personne laissée de côté. Or, la logique de l’Évangile est à l’opposé. Le Seigneur nous enseigne, à travers la parabole du berger qui laisse ses quatre-vingt-dix-neuf brebis pour chercher la brebis perdue, qu’« aux yeux de Dieu, chaque brebis compte infiniment » et qu’Il ne renonce pas à ce seul être égaré.
2. L’Évangile pour les publicains et les pécheurs
Luc 15 illustre parfaitement ce « cœur de Dieu pour une seule vie ». Dès le verset 1, il est écrit : « Tous les publicains et les pécheurs s’approchaient de Jésus pour l’écouter », tandis qu’au verset 2, « les pharisiens et les scribes murmuraient : “Cet homme accueille des pécheurs et mange avec eux.” » À l’époque juive, le mot « pécheurs » ne désignait pas uniquement ceux qui s’écartaient considérablement des règles religieuses et morales, mais regroupait aussi tous ceux que la majorité rejetait. Pourtant, plutôt que de repousser ces pécheurs, Jésus mangeait avec eux et partageait leur vie. Ce n’était pas seulement briser un tabou social ; c’était ébranler en profondeur la mentalité légale des religieux de l’époque.
Les pharisiens et les scribes bénéficiaient d’une grande estime dans la société juive ; ils veillaient scrupuleusement à l’observance de la Loi et mettaient l’accent sur la « sainteté » et la « séparation ». Au point de se couper totalement de ceux qu’ils considéraient comme pécheurs, refusant même de manger en leur compagnie. Jésus, au contraire, abolissait cette barrière, accueillait les pécheurs et entrait dans leur quotidien. L’Évangile se transmet précisément à travers ce « contact inhabituel ». Au lieu de crier de loin : « Vous êtes pécheurs, repentez-vous immédiatement ! », Il s’est approché, leur a tendu la main, les a relevés. Voilà l’Évangile tel que Jésus l’a vécu.
Les paraboles de la brebis perdue, de la drachme perdue et du fils prodigue, toutes au chapitre 15 de Luc, développent le même thème. Elles révèlent la détermination obstinée de Dieu à sauver ceux qui paraissent sans valeur et souillés par le péché, ainsi que la joie qui éclate au ciel quand ils sont retrouvés. Jésus enseigne par ces paraboles que « la joie de Dieu est plus grande pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes » (cf. Lc 15.7). Cette logique tient, non à un raisonnement ou à une efficience quelconque, mais à l’amour de Dieu.
Les publicains et les prostituées étaient les plus méprisés de la société légaliste juive. Les publicains étaient considérés comme esclaves de l’argent, les prostituées, entachées d’un péché sexuel. Pourtant, Jésus déclare : « Les publicains et les prostituées vous devancent dans le Royaume de Dieu » (Mt 21.31). Parce qu’ils avaient beaucoup péché, ils ressentaient d’autant plus de gratitude et de joie quand ils recevaient le pardon. Cette reconnaissance les menait à une conversion totale. Comme l’exprime Paul : « Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rm 5.20). Paradoxalement, l’ampleur de la grâce et de la reconnaissance éprouvées par de grands pécheurs convertis montre l’efficacité de l’Évangile.
Aujourd’hui, ce message d’amour et de salut nous concerne tout autant. Les logiques du monde suggèrent parfois : « Mieux vaut distinguer ceux qui valent la peine de ceux qui ne la valent pas », « Investissons nos ressources là où le rapport coûts-bénéfices est favorable. » Malheureusement, l’Église peut aussi adopter ce raisonnement : privilégier ceux qui ont l’air plus « compétents » ou « fortunés », et délaisser ou négliger ceux qui n’ont rien. L’essence de l’Évangile, cependant, va dans la direction opposée : elle vise celui qui est perdu, la « brebis isolée ». C’est là le message essentiel de Jésus concernant la mission de l’Église : l’amour qui anime la recherche de la brebis égarée est la clé pour toucher l’âme perdue.
Cette insistance sur l’« intérêt pour le plus petit » revient souvent dans les paroles de Jésus. Dans le discours sur le Mont des Oliviers (Mt 25), Il dit : « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Ce que le Seigneur désire de nous, c’est une compassion concrète envers les pauvres et les exclus. L’Église a la responsabilité de vivre cette compassion, afin d’étendre le Royaume du Christ dans le monde. Le pasteur David Jang le répète : l’Évangile ne se résume pas au discours, mais s’accompagne d’actes concrets (deed). Un Évangile purement verbal est incomplet et n’aura pas d’impact réel.
Aussi, lorsque l’Église cherche à faire progresser la mission de l’Évangile, la première attitude est de « localiser et rejoindre les plus vulnérables et les exclus de la société ». Dans Luc 15.4, Jésus s’exprime ainsi : « Lequel d’entre vous, s’il a cent brebis et qu’il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue jusqu’à ce qu’il la retrouve ? » Jésus réveille en nous ce « cœur de berger », que les pharisiens et les scribes avaient perdu, en dénigrant les publicains et les pécheurs et en condamnant Jésus pour avoir mangé avec eux. Pourtant, au plus profond de nous, demeure cette capacité à éprouver de la compassion pour la brebis perdue. Le problème est que les valeurs du monde, nos vies trépidantes ou notre égoïsme refoulent ce sentiment.
Le Seigneur nous appelle à franchir ces obstacles. Plus l’Église grandit, plus elle développe ses programmes et accumule des ressources financières, plus elle risque de miser sur le confort et l’efficacité pour « ceux qui sont déjà là » plutôt que de se préoccuper de l’« unique personne égarée ». Or, l’Évangile nous ordonne d’aimer chaque âme. Et quand un pécheur se repent et revient, le ciel se réjouit immensément.
Luc 15.5-6 décrit la scène : « Lorsqu’il l’a retrouvée, il la met avec joie sur ses épaules, et de retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins, et leur dit : “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue.” » Le berger, après avoir cherché et retrouvé la brebis disparue, éprouve une joie incomparable. Il ne s’agit pas du simple soulagement que l’on ressent lorsqu’on retrouve un objet perdu, mais d’une joie liée à la restauration de la vie et du lien brisé, une joie inégalable.
Pour plaire véritablement à Dieu, nous devons garder à l’esprit l’importance de la brebis perdue. Ce qui réjouit le plus Dieu, c’est la repentance d’un pécheur. En Luc 15.7, Jésus affirme clairement : « Il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. »
Nous devons ici comprendre que la « repentance » dépasse de loin le simple remords moral ou la confession formelle d’une faute. D’un point de vue biblique, se repentir signifie se détourner de sa voie antérieure, changer radicalement de but et de valeurs dans la vie. Cela implique de reconnaître son péché, de faire confiance au pardon de Dieu et de décider de ne plus s’engager dans la voie du péché. Plus nous réalisons la grandeur de l’amour de Dieu, plus la repentance devient possible, car celui qui perçoit l’immensité de l’amour divin comprend aussi l’ampleur de son péché, ainsi que la profondeur de la grâce reçue. Alors, la gratitude et l’engagement jaillissent naturellement ; la personne devient un témoin vivant de la puissance de l’Évangile.
Pierre en est un exemple probant. Jésus savait d’avance que Pierre Le renierait trois fois, mais Il lui avait dit : « Quand tu seras revenu à moi, affermis tes frères » (Lc 22.32). Malgré la faute de Pierre, celui-ci, après sa repentance sincère, deviendra un témoin encore plus ardent de l’amour de Dieu. Ceci est à la fois un réconfort et un défi pour nous. Même si nous sommes à terre à cause de notre péché, lorsque nous nous repentons et faisons volte-face, Dieu transforme notre faiblesse en un canal de grâce et d’amour encore plus grand. C’est là la différence majeure entre le monde de la Loi et celui de l’Évangile : dans la Loi, « tu as péché, donc tu dois être puni » ; dans l’Évangile, « Dieu fait d’abord confiance à la possibilité de la transformation par le pardon ».
Le pasteur David Jang répète souvent dans ses prédications et enseignements que « la vie de Jésus, accueillant les publicains et les pécheurs, est l’exemple éternel de l’Église ». Pour qu’elle soit le Corps du Christ, l’Église ne doit pas être une maison fermée à double tour, mais demeurer un espace constamment ouvert, où chacun peut trouver une nouvelle chance, et où chaque âme, même la plus éloignée, peut se repentir et revenir à Dieu. Il enseigne que, de nos jours, l’Église doit sortir de ses murs et s’engager davantage auprès des plus défavorisés : les malades, les sans-abri, les travailleurs immigrés, les réfugiés, etc. C’est en manifestant concrètement l’Évangile que nous perpétuons l’esprit de « l’Évangile pour les publicains et les pécheurs ».
Aujourd’hui, nombre d’Églises sont devenues importantes et riches, ce qui n’est pas en soi un mal. Le danger, c’est que cette prospérité matérielle nous coupe la vue, nous faisant oublier les pauvres et les faibles. Or, le commandement de Jésus : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mt 22.39) ne doit pas rester une idée abstraite. Dans la parabole du Bon Samaritain (Lc 10), Jésus montre qu’il faut prendre soin de « celui qui est à demi mort au bord du chemin ». Voilà l’Évangile vrai et concret, le rôle essentiel de l’Église en ce monde.
Pour accomplir cette mission, il ne suffit pas de l’initiative d’une organisation ; la consécration de chaque individu est également nécessaire. Certaines Églises créent des écoles sur le champ de mission, mènent des actions médicales et éducatives, améliorant directement les conditions de vie de la population locale. Le pasteur David Jang a présenté la vision de bâtir 300 écoles dans des pays pauvres pour le 30e anniversaire de son Église, précisant que l’objectif n’est pas de « construire des bâtiments », mais de retrouver les âmes perdues, et de leur offrir les bienfaits concrets de l’Évangile. En donnant à ces enfants l’accès à l’éducation, à la santé, et à un avenir meilleur, on dépasse le cadre d’un simple projet missionnaire : on met en pratique « l’Évangile qui part à la recherche de la brebis perdue ».
L’Évangile nous ouvre donc de « nouveaux yeux ». Nous percevons désormais ceux que nous ignorions, nous partageons rires et larmes, et nous trouvons notre joie à répondre à leurs besoins. C’est un monde paradoxal, incompréhensible au raisonnement purement humain : un monde où l’on laisse quatre-vingt-dix-neuf brebis pour une seule, où l’on tend la main d’abord au pauvre et au malade, où l’on ne condamne pas le pécheur mais on lui ouvre un chemin de retour. Ce monde est le « Royaume de Dieu » dont nous parlons.
Nous devrions méditer chaque jour ces paroles de Jésus : « Lequel d’entre vous, s’il a cent brebis et qu’il en perd une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue ? » (Lc 15.4) Dans la réalité, cherchons-nous réellement les brebis perdues ? Leur consacrons-nous du temps et de l’attention ? Nous devons aussi nous interroger au sein de l’Église : négligeons-nous les nouveaux fidèles ou ceux qui portent encore les stigmates d’un échec ou d’une blessure passée ? Or, l’Évangile nous ordonne de leur tendre la main en premier.
L’« Évangile pour les publicains et les pécheurs » ne s’adresse pas qu’aux criminels notoires ou à ceux dont les fautes sont évidentes. Biblicament, tous les humains sont pécheurs devant Dieu et ont besoin de Sa grâce. Jésus a déclaré : « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs, à la repentance » (Lc 5.32). Cela nous avertit de ne pas nous exclure nous-mêmes de cette catégorie en pensant : « Moi, je suis juste, ce message concerne l’autre. » En réalité, nous sommes tous des brebis perdues pour lesquelles Jésus est venu, et Il nous a aimés « jusqu’au bout ».
Le pasteur David Jang pose une question cruciale : « Avons-nous vraiment dans notre cœur cet amour du berger pour la brebis perdue ? » C’est un point de réflexion que l’Église doit garder à l’esprit, aujourd’hui comme demain. Bien sûr, il est important de développer nos bâtiments, nos programmes, d’augmenter le nombre de fidèles et les offrandes. Mais l’essentiel, le fondement de la vocation de l’Église, est bien de « se rendre au plus bas, de rire et pleurer avec ceux qui souffrent, et de proclamer l’Évangile de façon concrète ». Il est facile de dire que nous n’avons pas la capacité d’agir, mais, comme le disait Pierre en Actes 3 : « Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth… » (v.6). L’Évangile lui-même est le plus grand des dons et la plus puissante des forces.
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Lorsque nous nous mettons en quête de la brebis perdue, Dieu Se réjouit immensément de cet amour en action. Nous participons alors à cette joie. Dans Luc 15, le berger qui retrouve sa brebis appelle ses amis et ses voisins, en disant : « Réjouissez-vous avec moi ! J’ai retrouvé ma brebis qui était perdue ! » L’Église est la communauté qui partage cette joie, celle du salut, de la repentance, du pardon, et qui nous fait goûter par avance à la fête du Royaume de Dieu.
En définitive, l’Évangile est « l’Évangile pour les publicains et les pécheurs ». La vie et l’enseignement de Jésus se résument à un amour concret et déterminé pour ceux qui sont perdus. Voyant des publicains ou des prostituées se repentir et entrer dans le Royaume de Dieu, ou des grands pécheurs pardonnés manifester une immense gratitude pour servir Dieu, nous saisissons le bouleversement révolutionnaire que l’Évangile apporte. Nous ne devons pas seulement comprendre intellectuellement cet amour, mais le vivre et le manifester dans notre existence. Comme le répète le pasteur David Jang, « aller vers les faibles et les marginalisés pour partager la grâce que nous avons reçue » est l’exigence la plus fondamentale de l’Évangile. Loin d’être un idéal inaccessible, c’est une mission qui trouve naturellement sa source dans ce « cœur de berger » endormi en nous, réveillé à la suite de Jésus.
Aujourd’hui encore, nombreux sont ceux qui souffrent, « brebis égarées » que nous croisons parfois sans les voir. Si l’Église est une vraie communauté évangélique, elle doit sortir les chercher et prendre soin d’eux : le publicain esclave de l’argent, la femme qui a échoué en amour, le jeune adulte qui erre, le patient en proie à la souffrance, ou encore la personne au bord du désespoir. Tous ont la possibilité de devenir enfants de Dieu, et l’Église, avec un cœur de berger, doit leur indiquer la voie. Si « l’Évangile pour les publicains et les pécheurs » retrouve sa force au milieu de nous, au point d’inspirer des transformations concrètes et palpables dans les vies, alors le ciel se réjouira d’une joie indescriptible. C’est précisément là ce que veut dire : « Il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes… » Et c’est ainsi que nous ferons l’expérience réelle de l’Évangile, dont le cœur est « l’amour ».
Le pasteur David Jang aspire à ce que l’Église de Corée et l’Église universelle redécouvrent profondément cet « Évangile pour les publicains et les pécheurs », afin que sa puissance suscite un renouveau dans notre société et sur les divers champs de mission à travers le monde. Peu importe qu’on soit en ville ou à la campagne, dans un pays pauvre ou riche : si l’Église retrouve « le cœur du berger qui cherche la brebis perdue », d’innombrables âmes seront restaurées, et le Nom de Dieu en sera glorifié. En accomplissant cette vocation de l’amour, l’Évangile prouvera sa réalité dans la vie quotidienne, et ce témoignage se propagera, permettant à un plus grand nombre de pécheurs de faire l’expérience du pardon, de la guérison et de la réconciliation. Dans ce processus, l’Église incarnera l’espérance pour le monde et rendra manifeste la présence du Royaume de Dieu dès maintenant. C’est ainsi que l’Évangile continuera de s’étendre et de toucher davantage de personnes, qui seront les témoins de l’amour de Jésus-Christ et prendront part à la fête du salut.
L’Évangile ne se borne pas à un enseignement à écouter ; il est la vie de Jésus Lui-même, partageant le repas avec les publicains et les pécheurs. Parce que le Seigneur nous a aimés le premier, nous pouvons aussi connaître cet amour et le transmettre. Aller à la recherche de la brebis égarée est donc la mission fondamentale de l’Église, la voie par laquelle « l’Évangile pour les publicains et les pécheurs » se réalise dans le monde. Et à tous ceux qui s’engagent sur cette voie — pasteurs, fidèles, serviteurs consacrés — Dieu réserve ces mots : « C’est bien, bon et fidèle serviteur ! » Puissions-nous persévérer dans la prière et poser des actes concrets, afin que l’Église et chaque croyant répondent pleinement à cette vocation de l’amour.